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Par Oustaz Traoré Mamadou el Amine


Initiation aux sciences du hadith.


Notions de morphologie

Les mots arabes possèdent, soit une morphologie (forme figée), soit une morphologie qui
dérive d’une racine simple ou augmentée.
Avec la racine simple ou augmentée, il est possible de construire la forme du verbe, du nom
d’agent (celui qui fait l’action), du nom de patient (celui qui subit l’action), du nom d’action et
parfois du qualificatif. Exemples :
La racine simple /t-r-k/ :
- Verbe : Taraka (abandonner) َ َ َ تـرك
- Nom d’agent : Târik (celui qui abandonne)ٌ تـارك
ِ َ
ِ َ
- Nom de patient : Matrûk (celui qui est abandonné)ٌ م َ ْ ــتــرُوك
- Nom d’action : tark (l’abandon)ٌ َ ْ تــرك
Il existe une catégorie de hadith dont le nom est matrûk ( = ) َ ْ مــتــرُوكle hadith abandonné.
La racine augmentée est, à l’origine, une racine simple à laquelle vient se greffer une lettre
supplémentaire qui apporte un sens supplémentaire. Exemple :
En ajoutant la lettre /’a/ ( )
La racine augmentée est, à l’origine, une racine simple à laquelle vient se greffer une lettre
supplémentaire qui apporte un sens supplémentaire. Exemple :
En ajoutant la lettre /’a/ ( )أau début de la racine simple /r-s-l/, on obtient la racine augmentée
/’a-r-s-l/.
Le verbe de la racine simple est /rasala/ (envoyer) et le verbe de la racine augmentée est
/’arsala/ (faire envoyer). Le nom de patient est /mursal/ (ce qui est expédié).
Il existe, entre autre, une catégorie de hadith dont le nom est /mursal/ ( = )
/’a-r-s-l/.
Le verbe de la racine simple est /rasala/ (envoyer) et le verbe de la racine augmentée est
/’arsala/ (faire envoyer). Le nom de patient est /mursal/ (ce qui est expédié).
Il existe, entre autre, une catégorie de hadith dont le nom est /mursal/ ( = ) ُ ْ َ ٌ مــرســلle hadith
que l’on a expédié.
Ainsi, les noms de hadith sont construits soit une racine simple, soit sur une racine
augmentée. Certains de ces noms sont soit des noms d’agent, soit des noms de patient, soit
des qualificatifs et plus rarement des noms d’actions.
que l’on a expédié.
Ainsi, les noms de hadith sont construits soit une racine simple, soit sur une racine
augmentée. Certains de ces noms sont soit des noms d’agent, soit des noms de patient, soit
des qualificatifs et plus rarement des noms d’actions.
Initiation aux sciences du hadith.
Si le Coran est la parole divine, le hadith qui est la parole ou l’acte ou l’approbation du
Prophète (prière et salut), est quant à lui, d’inspiration divine. C'est-à-dire que le Prophète
n’invente pas mais reçoit des directives de son seigneur. Cela dit, le Coran et le hadith
authentique forment, ensemble le corpus religieux de l’Islam.
A la différence des communautés antérieures à l’Islam, Allah (à lui les louanges) a voulu
protéger et préserver l’ensemble du message adressé à tous les mondes (humains et djinns)
contre toute forme d’altération et de garantir sa transmission de génération en génération
jusqu’à la fin des temps. Pour ce faire, Allah a donné à la communauté la manière de
procéder et les moyens d’y parvenir.
S’agissant du Coran, celui-ci a été délimité avec un nombre de sourates, de versets et de
variantes enseignées tel quel aux compagnons, qui à leur tour l’ont enseigné aux
générations suivantes. Cette délimitation facilité sa préservation. De plus, Allah a rendu le
Coran inimitable au niveau de la forme et du contenu. De ce fait, il est difficile, voir
impossible, de le diminuer ou de l’augmenter sans que la communauté s’en aperçoive. Ainsi
le Coran et ses variantes ont traversé les âges sans aucune modification au niveau de la
forme et du sens. Aujourd’hui tout le monde sans exception (musulmans et non musulmans)
reconnaît l’authenticité du Coran et de ses variantes que le Messager d’Allah (prière et salut)
a transmises aux mondes.
Le cas du hadith est tout autre. Il a été porté atteinte au corpus de hadith et ce pour plusieurs
raisons : Tout d’abord, il faut savoir que le corpus de hadith est bien plus vaste que celui du
Coran. Le messager d’Allah s’est adressé à des compagnons en l’absence d’autres. Ce qui
fait que les compagnons ne connaissaient pas nécessairement le même nombre de hadiths,
ni les mêmes hadiths. De plus, la dispersion des compagnons à travers les différentes
régions du monde pour répandre le message de l’Islam, n’a pas permis de recueillir tout de
suite l’ensemble des hadiths en un corpus ou recueil fini et fermé. Cela a été l’occasion pour
certains individus ou groupes d’individus, pour des raisons diverses, soit de modifier certains
hadiths, soit d’en inventer ou d’en éliminer d’autres, soit de les transmettrent avec certaines
négligences volontaires ou involontaires. Mais, très tôt, des personnalités de grandes
compétences se sont mises à rechercher et à recenser des hadiths authentiques avec une
méthode de travail, basée sur une analyse et une critique des textes et de la chaîne de
rapporteurs, très rigoureuse. Ce travail constitue une science, à part entière, avec ses
spécialistes et sa terminologie.
La science du hadith est l’une des sciences rationnelles propre à la communauté Islamique
enviée par bon nombre de communautés. Aucune communauté ne peut se vanter d’avoir
hérité d’une œuvre aussi suivie scrupuleusement, à travers les âges, sans qu’elle soit altérée
par les hommes. Les hommes, quelle que soit leur intention, tentent d’y apporter quelques
retouches qui leur semblent indispensables.
De plus, en Islam, l’analyse et la critique des hadiths ne sont pas l’affaire d’un seul individu
ou d’un groupe fermé appartenant à une seule école. C’est l’affaire d’un grand nombre de
personnes appartenant à des écoles de régions différentes. Le travail de l’un est remis en
question par d’autres jusqu’à obtenir un résultat qui peut être définitif. Sinon, le travail est
poursuivi de génération en génération et ainsi de suite jusqu’à la fin des temps. Voilà
comment les membres de la communauté peuvent préserver, selon leurs capacités
humaines (moyens intellectuels et matériels), ce qui leur a été confié.
La méthode de travail des savants est une méthode conventionnelle, qui ne change pas en
elle-même. Elle progresse en se développant. C’est le savant Ibn Hadjr al-Asqalânî qu’elle a
atteint son apogée. Aujourd’hui, l’informatique est un moyen qui facilite la tâche des savants
en matière de hadith.
Ainsi, notre objectif est de mettre à la disposition des lecteurs francophones l’explication de
certains termes qu’ils peuvent rencontrer dans des ouvrages contenant des hadiths. Notre
travail se présente sous forme de précis de poche. Il pourra servir d’outil de travail que l’on a
toujours près de soi lorsqu’on lit des hadiths. Pour la réalisation de notre travail, nous nous
sommes référés à des ouvrages arabes comme :
- Taysîr mustalah al-hadith, de Mahmûd at-Tahhân.
- Al-qasîda al-gharâmiyya fî mustalah al-hadith khayr al-bariyya, de Chihâb ad-Dîn
Ahmad bn Farah al-Achbilî ach-châf’î (né, 625, mort,699 H).
I. Les hadiths acceptés comme authentiques :
1. Le hadith valable ) صـحـيـ (حet ses sous-classes
2. Le hadith valable de second degré ( )
2. Le hadith valable de second degré ( )حـسـنet ses sous-classes
Initiation aux sciences du hadith.
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1 - Le hadith qui réuni toutes les conditions de validité.
الـحـديـث الصـحـيـح
- Traduction littérale : Le hadith sain = SaHîH
- Etymologie : le mot SaHîH est un qualificatif formé sur le schème « fa‘îl » .فعـيـلIl signifie
être sain et exempt de toute maladie et de toute affection. Il est l’opposé du faible, du brisé et
du diminué. Le mot saHîH possède un sens propre lorsqu’il s’agit de choses matérielles et
un sens figuré lorsqu’il s’agit de hadith et de ce qui est abstrait. ;
- Signification technique : Le terme SaHîH qualifie le hadith dont les transmetteurs forment
une chaîne continue et solidement liée par la transmission directe d’une personne intègre et
ferme à une personne intègre et ferme et ce jusqu’au bout, sans aucune anomalie ni
défectuosité. Ainsi, nous constatons que dans cette définition, il y a cinq conditions qui sont :
être sain et exempt de toute maladie et de toute affection. Il est l’opposé du faible, du brisé et
du diminué. Le mot saHîH possède un sens propre lorsqu’il s’agit de choses matérielles et
un sens figuré lorsqu’il s’agit de hadith et de ce qui est abstrait. ;
- Signification technique : Le terme SaHîH qualifie le hadith dont les transmetteurs forment
une chaîne continue et solidement liée par la transmission directe d’une personne intègre et
ferme à une personne intègre et ferme et ce jusqu’au bout, sans aucune anomalie ni
défectuosité. Ainsi, nous constatons que dans cette définition, il y a cinq conditions qui sont :
1) La continuité de la chaîne اتصال السـنـد
La chaîne est constituée de personnes qui rapportent le hadith depuis le début jusqu’à la fin.
C’est une chaîne continue parce que chaque rapporteur reçoit directement le hadith de la
part de celui qui le précède (ou qui se situe au-dessus de lui dans la chaîne).
2) L’intégrité du rapporteur عـد الـة الراوي
Le rapporteur doit être reconnu comme une personne intègre. L’intégrité signifie être
préservée totalement de toute imperfection et de tout défaut religieux comme l’innovation, la
perversité, le mensonge, la stupidité, la folie etc. A condition qu’il soit musulman pubère,
possédant toute sa raison et dans la conduite et les mœurs sont exemplaires.
3) La fermeté du rapporteur ضـبـط الراوي
La fermeté du rapporteur consiste à retenir fermement le hadith mémorisé ou à le consigner
dans un livre en le transcrivant et en le reproduisant tel qu’il l’a entendu textuellement et
verbalement, sans aucune falsification, ni modification, ni diminution ou augmentation.
4) L’absence d’anomalies عـدم الشـذوذ
a. Etymologie du mot Chudûd :
Le mot Chudûd signifie étymologiquement le fait de s’isoler par rapport vis-à-vis d’un groupe
ou bien de se particulariser par rapport à une généralité.
b. Signification technique :
En tant que terme technique, Chudûd désigne la singularité d’un rapporteur par la
transmission de hadith qui serait en contradiction avec la transmission de personne de
grande confiance. Cela dit, la transmission de hadith ne peut être ainsi.
5) L’absence de défectuosité عـدم الـعـلـة
a. Etymologie du mot ‘illa :
Al-‘illa est une cause cachée qui s’en prend à la perfection et à la prépondérance d’une
chose.
b. Signification technique :
La ‘illa est une cause indistincte et cachée qui s’attaque à la validité du hadith. Le hadith
SaHîH doit en être purifié.

Exemple de hadith SaHîH :
L’imam al-Bukhârî rapporte dans son recueil le hadith suivant : « Sulaymân bn Harb nous a
rapportes verbalement, en disant : Chu‘bat nous a rapportés venant d’Anas [qui rapporte] du
Prophète (prière et salut) qui dit : Trois d’entre vous en lequel se trouve le goût sucré de la
foi…
foi…
foi… ».
Ce hadith présente les cinq conditions requises :
1. La continuité de la chaîne.
Al-Bukhârî l’a entendu de Sulaymân bn Harb, ce dernier l’a entendu de Chu‘bat, ce dernier
l’a entendu de Qatada, ce dernier l’a entendu de Anas, ce dernier l’a entendu du Prophète
(prière et salut).
2. L’intégrité du rapporteur.
3. La fermeté du rapporteur.
Ces deux conditions se retrouvent chez ces rapporteurs. Tous les spécialistes de la
transmission du hadith ont dit au sujet de Sulaymân bn Harb qui est le maître d’AlBukhârî : « Il est une personne d’une grande fiabilité et d’une grande maîtrise. Chu‘bat est
également d’une grande fiabilité, voire même plus que ça. Qatada fait partie des grands
disciples des compagnons. Il est de ceux qui sont à la fois intègres, dotés d’une grande
fermeté et d’une grande maîtrise. Quant à Anas, il est l’un des plus illustres compagnons du
Prophète. »
4. Absence d’anomalie :
Ce hadith n’est pas confronté à quelque chose de plus fort et ne se singularise pas par sa
version. Bien plus, il est rapporté par un grand nombre de rapporteur
Ce hadith présente les cinq conditions requises :
1. La continuité de la chaîne.
Al-Bukharî l’a entendu de Sulaymân bn Harb, ce dernier l’a entendu de Chu‘bat, ce dernier
l’a entendu de Qatada, ce dernier l’a entendu de Anas, ce dernier l’a entendu du Prophète
(prière et salut).
2. L’intégrité du rapporteur.
3. La fermeté du rapporteur.

Ces deux conditions se retrouvent chez ces rapporteurs. Tous les spécialistes de la
transmission du hadith ont dit au sujet de Sulaymân bn Harb qui est le maître d’alBukhârî : « Il est une personne d’une grande fiabilité et d’une grande maîtrise. Chu‘bat est
également d’une grande fiabilité, voire même plus que ça. Qatâda fait partie des grands
disciples des compagnons. Il est de ceux qui sont à la fois intègres, dotés d’une grande
fermeté et d’une grande maîtrise. Quant à Anas, il est l’un des plus illustres compagnons du
Prophète. »
4. Absence d’anomalie :
Ce hadith n’est pas confronté à quelque chose de plus fort et ne se singularise pas par sa
version. Bien plus, il est rapporté par un grand nombre de rapporteur
Ce hadith présente les cinq conditions requises :
1. La continuité de la chaîne.
Al Bukhârî l’a entendu de Sulaymân bn Harb, ce dernier l’a entendu de Chu‘bat, ce dernier
l’a entendu de Qatada, ce dernier l’a entendu de Anas, ce dernier l’a entendu du Prophète
(prière et salut).
2. L’intégrité du rapporteur.
3. La fermeté du rapporteur.
Ces deux conditions se retrouvent chez ces rapporteurs. Tous les spécialistes de la
transmission du hadith ont dit au sujet de Sulaymân bn Harb qui est le maître d’alBukhârî : « Il est une personne d’une grande fiabilité et d’une grande maîtrise. Chu‘bat est
également d’une grande fiabilité, voire même plus que ça.
Qatâda fait partie des grands
disciples des compagnons. Il est de ceux qui sont à la fois intègres, dotés d’une grande
fermeté et d’une grande maîtrise. Quant à Anas, il est l’un des plus illustres compagnons du
Prophète. »
4. Absence d’anomalie :
Ce hadith n’est pas confronté à quelque chose de plus fort et ne se singularise pas par sa
version. Bien plus, il est rapporté par un grand nombre de rapporteur
suite...


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